Navigation : Accueil > Bibliothèque > Roshidere - Tokidoki Bosotto Roshia-go de Dereru Tonari no Alya-san > Chapitre 17

Roshidere - Tokidoki Bosotto Roshia-go de Dereru Tonari no Alya-san

Chapitre 17

Thème
+
-

Chapitre 5: Plus c'est gros, mieux c'est


Takeshi - Ahh ! C'est enfin l'heure du déjeuner ! Masachika, Hikaru, qu'est-ce qu'on fait ? Perso j'ai acheté le déjeuner sur le chemin de l'école aujourd'hui.

Hikaru - Huh. C'est la première fois que tu fais ça ?

Takeshi - Les repas à l'école deviennent ennuyeux au bout d'un moment, tu trouves pas ?

Kuze - J'ai aussi apporté mon déjeuner aujourd'hui.

Hikaru - Oh, vraiment ? Je pense que j'vais aller chercher quelque chose à la cafatéria alors.

Kuze - Je vais aller prendre quelque chose à boire.

Après avoir quitté la salle de classe, Masachika se dirigea vers le distributeur automatique du premier étage tandis que Hikaru se dirigeait vers la cafatéria dans la direction opposée. Cependant, lorsque Masachika commença à descendre les escaliers, une voix l'appela soudainement juste derrière lui.

- Masachika.

Il sursauta, mais reconnut immédiatement de quelle personne il s'agissait, il se retourna d'un air nonchalant.

Kuze - Ayano... Besoin de quelque chose ?

C'était Ayano Kimishima, elle venait de rejoindre le conseil des élèves la veille. Elle n'était pas seulement la servante de Yuki, mais aussi quelqu'un que Masachika pouvait vraiment appeler une amie d'enfance.

Ayano - Je m'excuse de te déranger, mais pourrais-tu m'accorder quelques minutes ?

Ayano s'inclina gracieusement en regardant Masachika d'un air absent.

Kuze - ...D'accord. Doit-on aller dans un endroit où nous serons seuls ?

Ayano - Merci beaucoup. Suis moi s'il te plait.

Ayano s'est rapidement placée devant Masachika, elle a commencé à le guider comme si elle avait déjà un endroit en tête.

Kuze - Elle ne changera jamais. Elle est comme un ninja.

C'est ce que pensait Masachika en regardant le dos droit et rigide de la jeune femme. Bien qu'elle soit extrêmement belle selon les standards publics, elle avait étonnamment très peu de présence... au point où l'on ne la remarquait pas jusqu'à ce qu'elle soit si proche
que l'on pouvait clairement entendre sa douce voix.

...En y réfléchissant bien, dire qu'elle n'avait pas beaucoup de présence était un euphémisme. Quoi qu'elle fasse, elle ne faisait presque pas de bruit, elle essayait de rester hors de vue des autres, de sorte qu'on ne la remarquait pas à moins de la chercher vraiment. Elle disparaissait avant que vous ne vous en rendiez compte, puis, comme par magie, se retrouvait à nouveau à côté de vous.

Kuze - Je veux dire, vu qu'elle ne faisait pas ça par malveillance, je n'essaie pas de l'insulter ou quoi, mais...

Ce n'est pas comme si elle se comportait ainsi parce qu'elle essayait d'effrayer les gens. Elle était simplement comme ça : silencieuse dans tous les domaines, qu'il s'agisse de ses paroles, de ses mouvements ou de ses expressions. Elle n'engageait presque jamais la conversation, pourtant elle ne se faisait pas exprès de surprendre les autres. Il n'était pas fréquent non plus qu'elle engage la conversation avec Masachika, malgré le fait qu'elle le connaisse depuis très longtemps.

Ayano - Par ici, s'il te plaît.

Dit-elle en ouvrant rapidement et discrètement une porte vers une salle de classe vide (on se demande tous comment elle a fait ça avec une porte coulissante mais passons, comme l'a dit Masachika elle est telle une ninja). Après que Masachika soit entré, Ayano ferma la porte, encore une fois sans faire de bruit, et alluma les lumières. Elle s'avança ensuite devant lui et s'inclina une fois de plus.

Ayano - Je sais que ton temps est précieux, alors tout d'abord, permets-moi de te remercier pour...

Kuze - Ouais, ouais de rien. Va droit au but.

Ayano - Mes excuses.

Elle redressa la tête et le fixa droit dans les yeux, son regard était assez vif malgré son expression vide.


Ayano - Yuki m'a dit que tu te présenterais avec Kujou aux élections. C'est bien ça ?

Kuze - ...Oui.

Répondit-il en hochant la tête. Après qu'Ayano ait brièvement baissé le regard, elle le releva avec une lumière froide et distante dans les yeux.

Ayano - Tu as énervé le chef de famille avec ta décision.

Kuze - ... !

Masachika était stupéfait. Le chef de famille dont elle parlait était son grand-père maternel et celui de Yuki. En d'autres termes, le chef actuel de la famille Suou.

Ayano - Il semblait être extrêmement en colère après ta décision de te mettre en travers du chemin de Yuki, surtout après avoir abandonné la demeure Suou.

Kuze - ...

Masachika n'était pas surpris. Son grand-père, qui accordait une importance primordiale à la réputation de la famille Suou, ne serait évidemment pas satisfait de cette décision. Il ne permettrait jamais à Masachika de gêner le chemin de Yuki vers le succès. Après tout, elle allait un jour prendre la relève de la famille Suou.

Kuze - C'était évident que ça allait arriver, et pourtant pourquoi est-ce que ça ne m'a même pas traversé l'esprit ? Ce vieux sac à merde...

Il se plaignait de son grand-père dans ses pensées. C'est d'ailleurs ce dernier qui avait insisté pour que Yuki et Masachika prétendent qu'ils n'étaient que des amis d'enfance lorsqu'ils se trouvaient à l'extérieur de la maison. Masachika trouvait cela ridicule, mais du point de vue de son grand-père, le fait que le futur chef de famille, Masachika, abandonnait sa place était apparemment un scandale qu'il voulait éviter. Il a donc fait promettre à Masachika de ne dire à personne qu'il était de leur famille s'il voulait couper les ponts avec eux, c'était sa seule condition. Masachika n'était pas obligé de tenir sa promesse, mais s'il faisait quoi que ce soit qui contrariait son grand-père, sa petite sœur, qui était restée chez les Suou, subirait sa colère. C'est donc l'amour de Masachika pour sa sœur qui l'a poussé à tenir sa promesse et obéir à son grand-père.

Kuze - Et alors ? Il t'a dit de me demander si c'était vrai ?

Ayano - ...Non. J'avais besoin de l'entendre par moi-même.

Kuze - ... ?

Il haussa un sourcil, le visage surpris, il avait imaginé que son grand-père avait envoyé Ayano ici.

Ayano - Il est de mon devoir, en tant que servante, de dégager la voie pour ma maîtresse, et en tant que servante de Dame Yuki, j'ai besoin de découvrir les intentions de ceux qui s'opposent à elle.

Kuze - Quelle loyauté. T'es quoi, un samouraï ?

Même s'il la taquinait, il n'y avait aucun mépris dans sa voix. Masachika se redressa, car même s'il avait l'impression qu'elle exagérait, il savait qu'elle était sérieuse.

Kuze - Pourquoi ai-je même décider de me présenter... ?

Masachika réfléchit une fois de plus à ses actes. Il allait se présenter aux élections avec Alisa, ce qui signifiait qu'il se présentait contre Yuki. En y réfléchissant bien, Masachika Kuze n'aurait jamais pris une telle décision. Contrarier son grand-père et se présenter contre sa petite sœur qu'il aimait ? Qu'espérait-il en tirer ? L'honneur de devenir vice-président ? Cela ne l'intéressait pas du tout. Il ne pouvait en réalité tout simplement pas abandonner Alisa. En fin de compte, c'était juste ça qui le motivait.

Ayano - Je t'ai fait confiance.

Elle se tourna vers lui avec un regard accusateur pendant qu'il réfléchissait.

Ayano - J'avais confiance dans le fait que tu ne ferais jamais rien pour blesser Dame Yuki... Je me serais trompée ?

Kuze - ...

Sa voix angoissée brisa le cœur de Masachika. Elle jouait la méchante, un rôle difficile dans le but d'aider celle qu'elle servait, aimait et respectait, mais elle paraissait triste. Bien qu'elle semble dépourvue d'émotions à première vue, Masachika savait qu'elle était en fait aussi aimante, affectueuse et douce que Yuki. Elle n'était pas du genre à critiquer ou à blâmer les autres, s'attaquer à quelqu'un de la sorte l'attristait également, c'était en réalité une fille terriblement gentille. Elle a dû faire preuve de malveillance alors qu'en réalité, elle avait le cœur serré. Ce qui blessait le plus Masachika était le fait qu'il était responsable de ce chagrin.

Kuze - J'aurais dû me préoccuper de la situation plus tôt...

Son expression changea alors qu'il réfléchissait à ses regrets, puis il fit face à Ayano avec sincérité. Il la regarda droit dans les yeux, lui transmettant ses sentiments sincères du fond du cœur.

Kuze - Je n'ai pas décidé de me présenter pour gêner Yuki. J'ai décidé de me présenter à l'élection pour le bien d'Alya... et par conséquent, je suis devenu l'un des adversaires de Yuki. C'est tout.

Ayano - Mais...

Ayano vacilla en voyant ce regard sûr, mais ses yeux se ranimèrent presque immédiatement.

Ayano - Peu importe comment tu en es arrivé là, tu es toujours en course contre elle. Faire équipe avec Kujou est-il si important pour toi ? Cela vaut-il la peine de trahir et de blesser Dame Yuki ?

Kuze - ...Oui.

Elle fut déconcertée par sa réponse ferme, surtout après avoir été si agressive, au point que ses yeux furent plongés dans la tristesse et l'incompréhension.

Kuze - Je ne sais pas pourquoi je fais ça...mais je vais quand même le faire. Je vais faire tout ce qu'il faut pour qu'Alya devienne la prochaine présidente du conseil des élèves. C'est ce que je lui ai promis.

Ajouta-t-il avec sérieux.

Ayano - C'est parce que tu as des sentiments pour elle ? Est-ce que tu... ?

Kuze - Non.

Il a pu répondre clairement à cette question. Il n'aidait pas Alisa parce qu'il était amoureux d'elle. Mais alors pourquoi l'aidait-il ? Il ne comprenait pas vraiment la raison. Il était déterminé même sans connaître le motif.

Kuze - J'ai pris cette décision seul. Yuki n'a rien à voir là-dedans, et je ne pense même pas à la famille Suou.

Ayano - ...

Kuze - Alors dis au vieux qu'il n'a pas intérêt à blâmer Yuki pour ça. S'il a un problème, il sait où me trouver.

Les yeux d'Ayano s'écarquillèrent sous le choc, et elle frissonna.

Ayano - ...Très bien.

Elle s'inclina profondément. Puis, elle dit la tête toujours baissée.

Ayano - S'il te plaît, dis-moi une dernière chose avant de partir. Ressens-tu toujours la même chose pour Dame Yuki aujourd'hui ? Que ressens-tu pour elle ?

Kuze - Yuki est ma soeur, la personne la plus importante au monde pour moi. Rien n'a changé.

Répondit-il directement.

Kuze - Alors s'il te plaît, sois là pour elle, d'accord ? Je sais que je ne suis pas en position de te demander ça, mais s'il te plaît.

Ayano - ... Bien sûr. Je suis vraiment heureuse que tu le prennes ainsi, Masachika.

Répondit-elle alors que sa longue frange cachait son expression. Elle se retourna ensuite et se dirigea vers la porte derrière elle.

Ayano - Merci beaucoup pour le temps que tu m'as accordé aujourd'hui. À bientôt.

Elle s'inclina une fois de plus devant la porte avant de quitter la pièce... même si normalement, elle aurait attendu que Masachika parte en premier.

Kuze - Je me demande si j'ai abandonné Yuki...

Murmura-t-il pour lui-même, ayant l'impression que la porte laissée ouverte était symbolique de ce que ressentait Yuki à l'intérieur.

Kuze - Je suppose que, sans contexte, toute cette conversation m'a fait passer pour un enfoiré qui vient de tromper sa petite amie. Vous savez, le genre de type qui dit des choses comme "Alya a besoin de moi. Mais toi ? Tu te débrouilleras très bien sans moi." ...Je veux dire, je suis une ordure, mais quand même.

Après un peu d'autodérision intérieure, il se passa les mains dans les cheveux.

Kuze - Je savais que ça arriverait, mais... ça me fait toujours mal.

Le regard hostile de son ami d'enfance lui déchira le cœur encore plus qu'il ne l'avait imaginé. Le fait indéniable que ses actes aient blessé les deux personnes les plus proches de lui, faisait mal au cœur. Pourtant, étrangement, il ne regrettait pas ce qu'il avait fait. Il pensait toujours que sa décision de se tenir aux côtés d'Alisa était la bonne chose à faire. Cela n'atténuait pas sa douleur pour autant.

Kuze - Soupir...

Il baissa la tête et soupira en marchant péniblement jusqu'à la salle de classe, oubliant complètement la raison pour laquelle il avait quitté la salle de classe.

Takeshi - Oh, hey. Il était temps que tu reviennes... Où est ton verre ?

Kuze - Huh ? Oh...

Ce n'est que lorsque Takeshi le lui fit remarquer qu'il se souvint enfin de la raison pour laquelle il était parti, mais il n'était plus d'humeur à aller chercher un verre. En fait, il avait complètement perdu l'appétit.

Kuze - Je peux juste boire l'eau qu'il me reste.

Takeshi - ... ? Oh.

Takeshi sentit que quelque chose n'allait pas quand Masachika secoua la bouteille d'eau qu'il avait apportée de chez lui, mais il ne chercha pas à savoir. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Hikaru revint avec du pain salé et tourna son bureau pour l'assembler à celui de Masachika.

Kuze - Alya n'est pas là. Pourquoi ne pas prendre sa place ?

Il fit ce commentaire à Takeshi, qui avait déplacé sa chaise depuis son bureau.

Takeshi - Honnêtement, j'adorerais m'asseoir dans la place de la Princesse Alya, mais je préférerai ne pas être tué aujourd'hui.

Takeshi rit amèrement après avoir jeté un coup d'œil au siège vide au bout de la rangée près de la fenêtre.

Kuze - Orh, vas-y. Elle te fait vraiment peur à ce point ?

Takeshi - Pas juste elle. Je parle de aussi de nos camarades de classe.

Kuze - Ça se tient ouais.

Même si les gars de la classe ne le tuaient pas, ils l'auraient probablement malmené un peu à cause du statut d'idole qu'avait Alya. De plus, les plaques d'identification des élèves se trouvaient sur le coin droit de leur bureau, ce qui rendait l'appartenance à un bureau particulièrement évidente. L'école pensait que les élèves commenceraient naturellement à prendre davantage soin du matériel de l'école s'ils continuaient à utiliser le même bureau tout au long de l'année, mais cela rendait également plus difficile pour les élèves d'emprunter les bureaux de leurs camarades sans permission.

Kuze - En effet, voir du coin de l'œil le nom d'une fille sur le bureau est également déstabilisant.

Masachika ouvrit son bento*.

(Note : Le bento* est un repas traditionnel japonais disposé dans une boite compartimentée)

Hikaru - Qu'est-ce que c'est ?

Kuze - Le plat du jour : les restes d'hier.

Hikaru - Oui, je m'en suis rendu compte tout seul.

Sur la couche supérieure du bento à deux couches, il y avait de la viande à hamburger qui avait été éparpillée, et dans la couche inférieure, il y avait du riz blanc. Brun sur le dessus et blanc sur le dessous. Au moins, il y avait un peu de brocoli pour ajouter une touche de couleur à la viande de hamburger... si l'on pouvait ignorer l'aspect modérément flétri du brocoli.

Kuze - Au moins, ça a l'air bon.

Hikaru - On dirait vraiment un truc qu'un mec aurait préparé.

Takeshi - Parce que c'est un gars qui l'a fait.

Masachika haussa les épaules tandis que ses deux meilleurs amis souriaient de travers. Ils savaient qu'il vivait seul avec son père, alors Masachika n'était pas particulièrement gêné par leurs taquineries. Il joignit les mains.

Kuze - Quoi qu'il en soit, mangeons.

Hikaru – Mangeons.

Takeshi - Il était temps !

Ils commencèrent à manger, mais Masachika n'était pas vraiment en train d'avaler son repas comme les autres. Il réfléchissait encore à ce qui s'était passé il y a quelques minutes. Il portait robotiquement ses baguettes de son bento à sa bouche. C'est alors que Takeshi fouilla soudain dans son sac en plastique, dans lequel il avait apporté son repas de la supérette, et en sortit un magazine manga, peut-être parce qu'il avait ressenti quelque chose de sinistre dans le comportement de Masachika.

Takeshi - Hé, regardez les modèles de cette semaine, les Blooming. Ils les ont tous réunis pour une séance photo.

Takeshi pointa du doigt le groupe d'idoles de vingt personnes dont la popularité avait explosé ces derniers temps. Même Hikaru, qui d'habitude ne s'intéresse pas du tout à ce genre de sujet, s'est mis à parler, car lui aussi avait remarqué quelque chose de bizarre chez Masachika.

Hikaru - Ils ont passé beaucoup de temps à la télévision dernièrement, n'est-ce pas? Je pensais qu'ils cherchaient à donner une image plus innocente, mais on dirait qu'ils font aussi du mannequinat en maillot de bain dans les magazines maintenant.

Takeshi - C'est apparemment la première séance photo avec eux toutes ensemble. D'ailleurs... Whoa. Sérieux ... ? Je ne m'attendais pas à ce que cette fille soit aussi bien foutue.

Takeshi sourit en regardant l'un des mannequins en bikini.

Takeshi - Et toi, Masachika ? Tu as une préférée ?

Kuze - Honnêtement, je ne connais rien aux idoles, aux chanteuses ou à quoi que ce soit d'autre. J'en ai déjà entendu parler, mais je connais aucun de leurs noms.

Takeshi - Vas-y toi aussi pff. Tu parles comme un vieux. Il doit bien y avoir une actrice ou une chanteuse qui t'intéresse.

Kuze - Non, sérieusement... Je n'ai jamais été fan d'une actrice en particulier. Par contre, il y a des comédiennes qui sont cool.

Takeshi - Mec, pour de vrai ? Et les voix des doubleuses ? Il y en a que tu aimes ?

Kuze - Les doubleurses ne m'intéressent pas vraiment aussi...

Takeshi - Tu te moques de moi ? Et toi, Hikaru ?

Hikaru - Tu crois vraiment que je serais attiré par ces filles extravagantes et tape-à- l'œil qui passent à la télé ?

Hikaru répondit avec un sourire noir. Ces mots seuls exprimaient tout ce qu'il fallait savoir sur ce qu'il pensait des gens qui passent à la télé.

Takeshi - Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? Vous êtes des hommes ou pas ?! Il doit y avoir au moins une actrice que vous trouvez sexy !

Kuze - Comment peux-tu craquer pour quelqu'un avec qui tu ne pourras jamais sortir ?

Takeshi - Et les filles en 2D ?

Kuze - Oui, mais tu peux au moins sortir avec elles par procuration à travers les yeux du protagoniste.

Takeshi - Et si la fille que tu aimes n'est pas l'une des héroïnes principales, dans ce cas le protagoniste ne sortira jamais avec elle ?

Kuze - Takeshi... Connais-tu les fanfics ? Tu serais surpris de voir le genre de choses que certains écrivent...

Takeshi - Tu n'as que seize ans, tu sais ?

Kuze - Je n'ai jamais dit que je parlais de fanfictions érotiques.

Répondit-il avec un air tout à fait innocent.

Hikaru - Je suis d'accord. Les filles fictives ne te trahiront jamais...

Dit Hikaru avec son sourire sombre.

Takeshi - Hikaru, ça va? Est-ce que je parle à Dark Hikaru ?

Kuze - Hikaru... Je suis triste te dire ça, mais les manga de cocu* existent aussi.

(Note: Cocu* c'est quand un conjoint est infidèle.)

Takeshi - Masachika, arrête !

S'écria Takeshi.

Hikaru - Je le savais... Les femmes sont toutes mauvaises !

Grogna-t-il.

Kuze - À t'entendre, on dirait qu'elles ont tué tes parents.

Takeshi - Et c'est la faute à qui ?

Lui demanda Takeshi d'un air critique.

Il fixa Masachika d'un regard plein de reproches, ce qui fit comprendre à Masachika qu'il était allé trop loin, il ajouta alors un commentaire enthousiaste :

Kuze - En tout cas, je crois que j'ai compris. C'est le rêve de tout homme de sortir secrètement avec une idole populaire.

Takeshi - C'est vrai ?!

Kuze - Elle est l'idole de tout le monde... c'est ce que tout le monde pense, mais elle est en fait toute à toi ?

Takeshi - Je comprends très bien ce que tu veux dire ! Ça te donne l'impression d'être supérieur à tous les autres.

Ils discutaient de fantasmes qu'aucun d'entre eux n'avait, mais cela semblait mettre Takeshi de bonne humeur et il ouvrit le magazine de bandes dessinées une fois de plus et le tendit à Masachika.

Takeshi - Alors ? Qui tu aimes ? Ne réfléchis pas. Choisis simplement celle qui te semble la plus mignonne. "

Kuze - Hmm...

Masachika feuilleta les pages. Peut-être était-ce parce qu'il était un homme. Ou peut-être était-ce son instinct d'amateur de seins ? Quoi qu'il en soit, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier à quel point certaines d'entre elles remplissaient bien leur bikini. Takeshi souriait, semblant en être conscient.

Takeshi - Tu aimes les femmes plus âgées avec des silhouettes en huit, hein ? Je suis un grand fan des filles plus jeunes—qui ont notre âge aussi—mais quand tu les mets en bikini... Tu vois ce que je veux dire ?

Kuze - Il n'y a pas un homme au monde qui pourrait résister à un corps comme le sien.

Takeshi - C'est vrai t'as vu ? Les seins sont remplis de nos espoirs et de nos rêves, après tout !

Hikaru - Ce sont des boules de chairs.

Takeshi - Tu pourrais te taire, Dark Hikaru ?

Masachika eut un sourire ironique en entendant leur échange et tourna le magazine en direction de Takeshi.

Kuze - Je crois que si je devais choisir quelqu'un, j'opterais pour cette fille...

Il désigna l'un des mannequins et leva les yeux vers ses amis... qui avaient des expressions de surprise sur leurs visages. Immédiatement, il eut un frisson dans le dos, comme si un vent froid soufflait dans son dos. Masachika, reconnaissant instantanément la situation, garda le visage tourné vers l'avant et commença à lutter désespérément pour sa vie en utilisant la seule méthode qui lui venait à l'esprit : la flatterie.

Masachika - ...S'il n'y avait pas une fille extrêmement belle toujours assise à côté de moi ! Parce que la fille de ce magazine ne lui arrive pas à la cheville !"

- Je vais confisquer ça.

Kuze - Qu'est-ce que... ?!

Une main se tendit par derrière et attrapa le magazine. Masachika poussa un petit cri, ses yeux suivirent le magazine jusqu'à ce qu'ils rencontrent le regard glacial d'Alisa qui le regardait de haut en bas. Ses yeux se fixèrent alors sur le magazine, brillant de mépris.

Alya - 【Dégoûtant.】

Takeshi - Ou-ouais, euh... Je ne comprends pas le russe, mais je peux dire qu'elle est révoltée.

Hikaru - Quelle coïncidence, Takeshi. Moi aussi.

Kuze - Ha-ha-ha...

Takeshi et Masachika sourirent maladroitement tandis qu'Hikaru riait comme si cela n'avait rien à voir avec lui, mais quand Alisa lança un regard intense à Takeshi et Hikaru, ils détournèrent rapidement le regard et reculèrent.

Alya - Kuze... Tu pensais sérieusement qu'il était normal, surtout maintenant que tu es membre du conseil des élèves, de faire entrer en douce des cochonneries comme ça dans notre école ?

Kuze - Non, euh... Techniquement, Takeshi l'a apporté avec lui.

Alya - Tu aurais dû lui donner un avertissement.

Kuze - Oui Mademoiselle !

Masachika recula, effrayé par cette voix étrangement froide. Après avoir jeté un regard méprisant aux trois pathétiques élèves pendant un bon moment, Alisa poussa un profond soupir et posa le magazine sur leur bureau.

Kuze - Euh... Tu le rends ?

Alya - Ne vous méprenez pas. Je n'ai tout simplement pas envie de garder des cochonneries comme ça toute la journée.

Kuze - Attendes une seconde. La couverture est peut-être un peu obscène, et il y a des photos de mannequins sur les premières pages, mais dans l'ensemble, le magazine est rempli de matériel pur et sain.

Alya - Dit le garçon qui s'extasiait devant les photos perverses avec ses amis.

Kuze - Mmm... Tu m'as eu là.

Dit-il avec un soupir, sachant qu'elle avait entièrement raison.

Alya - Alala tu es un idiot.

Alisa souffla une dernière fois en levant les yeux au ciel et s'assit de nouveau sur son bureau.

Kuze - Dépêche-toi de ranger ce truc avant qu'Alya ne change d'avis

Murmura-t-il avec colère.

Takeshi - D'accord... mais attends, depuis quand tu fais partie du conseil des élèves ?!

Kuze - Oh, c'est vrai. Depuis avant-hier.

Takeshi - Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Kuze - C'est une longue histoire...

Les trois élèves masculins s'approchèrent craintivement tout en chuchotant entre eux. Alisa leur jeta un coup d'œil frustré, puis posa son menton sur sa paume, le coude sur le bureau, et regarda par la fenêtre. Elle repensa à ce que Masachika avait crié une minute auparavant. Même si elle savait qu'il essayait seulement de la flatter pour qu'elle ne confisque pas leur magazine, elle sentait sa peau rougir.

Alya - 【Il est vraiment idiot.】

Elle chuchota doucement comme pour se détendre de la chaleur qu'elle ressentait, mais pour Masachika, ses mots durs apaisèrent vraiment la situation, il soupira intérieurement de soulagement. Cependant...

Takeshi - Hmm ? Hikaru, qu'est-ce qui ne va pas ?

Masachika leva les yeux, se demandant de quoi parlait Takeshi, lorsqu'il remarqua que Hikaru fixait durement la couverture du magazine que Takeshi essayait de ranger. Masachika et Takeshi étaient tous deux déconcertés par ce comportement inhabituel, étant donné qu'il avait une forte aversion pour les femmes. Mais très vite, Hikaru a pointé du doigt l'une des filles de la couverture et fit une remarque.

Hikaru - Je me demandais justement ce qu'il en était de la fille choisie par Masachika. Comment s'appelle-t-elle déjà ? En tout cas, c'est moi, ou elle ressemble un peu à Maria Kujou ?

Masachika sentit immédiatement un regard perçant lui trouer la joue gauche. L'atmosphère douce et fugace s'effondra et devint aussi froide et tranchante qu'un glaçon.

Kuze - Heyyy ?! Qu'est-ce qui ne va pas avec toi Hikaru ?!

Lorsqu'il jeta un coup d'œil sur le côté, il put voir qu'Alisa le fixait à travers le reflet de la fenêtre, et une sueur froide commença à glisser le long de son dos.

Kuze - Nah, ça je ne me dit rien mec.

Il a essayé de se jouer de la situation avec un sourire tendu, mais...

Takeshi - Elle ressemble un peu à Maria, maintenant que tu le dis.

...Takeshi lança une nouvelle attaque après avoir regardé la couverture de plus près.

Kuze - Comment un gars peut-il être aussi con que ça ?! Takeshi !!


Masachika leur criait dessus intérieurement. Le blizzard glacial de tout à l'heure auquel les trois garçons avait été exposés n'était plus présent, ils semblaient s'amuser sans se soucier de quoi que ce soit. Cependant, le blizzard n'avait pas disparu, mais était devenu un simple glaçon tranchant qui poignardait spécifiquement Masachika en plein dans le dos.

Hikaru - C'est vrai t'as vu? Il suffit de regarder sa coupe de cheveux et son style. Ses yeux bruns et ses cheveux bruns lui ressemblent aussi.

Takeshi - Elle est en plus âgée comparé à nous. Masachika, c'est quoi ce bordel ? Je ne savais pas que tu aimais les filles comme Maria.

Plus ils étaient excités, plus Masachika sentait la douleur lui transpercer la peau... métaphoriquement, bien sûr.

Kuze - O-oh, merde... Un mot de travers, et je suis mort.

Alors que son instinct de survie résonnait violemment dans son esprit, il aggrava maladroitement son cas.

Kuze - Je n'ai jamais dit qu'elle était mon genre... En plus, Masha a déjà un petit ami.

Takeshi - Mais tu essaierais de la draguer si elle n'en avait pas, hein ?

Hikaru - Attends... 'Masha' ? Depuis quand tu l'appelles par son surnom ? Tu es devenu si proche depuis quand ?

Kuze - Pourquoi est-ce qu'ils se liguent contre moi comme ça ?! Et pourquoi maintenant ?!

La raison en est que Masachika n'a jamais exprimé d'intérêt pour le sexe opposé, surtout vu qu'il considère Alisa et Yuki, les deux plus belles filles de l'école, comme des amies. Ses amis masculins s'inquiétaient même secrètement du fait qu'il ne s'intéressait qu'aux filles en 2D. Même si Masachika n'admettait pas qu'il était amoureux, ses deux amis étaient soulagés et quelque peu excités d'apprendre qu'il avait une relation avec une fille en 3D (réelle). Masachika, quant à lui, avait l'impression que cela ne les concernait pas, ce qui se traduisait par son énervement.

Kuze - Les gars, c'est une coïncidence. Je n'ai jamais considéré Masha de cette façon...

Il ne put terminer sa phrase, car il se souvint malheureusement d'un trop grand nombre de fois où il avait regardé Maria de cette façon. Sa conscience l'a naturellement arrêté.

Kuze - Quel genre de gros menteur je suis ?Je...euh...Oui, je n'ai jamais envisagé de sortir avec elle.

Takeshi et Hikaru plissèrent les yeux en le regardant, manifestement exaspérés par le fait qu'il essayait de s'en sortir en douce. Le regard méprisant d'Alisa s'y ajouta également. C'était pourtant logique. Qui ne serait pas dégoûté d'apprendre que quelqu'un regarde sa sœur de façon sexuelle ?

Alya - 【Porc.】

L'insulte murmurée en russe transperça le cœur de Masachika. Il ne pouvait pas réagir, ce qui signifiait qu'il ne pouvait pas argumenter, ce qui était d'autant plus grave.

Takeshi - Alors, qu'en est-il de Yuki ? Tu souhaites sortir avec elle ? Est-ce que ce qu'on dit est vrai à propos de ne pas pouvoir sortir avec son ami d'enfance ?

Au moment où Takeshi prononça le nom de Yuki avec un air lassé sur le visage, il y eut quelque chose chez Alisa qui changea indubitablement. Son regard était perçant d'une manière différente d'il y a quelques instants, il broyait la peau de Masachika. Toutefois, ce n'est pas à Yuki mais à Ayano que Masachika pensa en répondant, étant donné que sa véritable amie d'enfance était Ayano vu que Yuki était juste sa sœur.

Kuze - Tu ne peux pas sortir avec des amis d'enfance. En fait, je n'ai jamais envisagé et n'envisagerai jamais une telle chose. Donc, que ce soit clair : Yuki et moi ne serons jamais un couple, quoi qu'il arrive.

Takeshi - Tu l'as déjà dit, mais pourquoi ?

Parce qu'ils étaient frères et sœurs. Ils étaient liés par le sang et avaient les mêmes parents, c'était tout, mais c'était un secret qu'il ne pouvait pas révéler. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était sourire maladroitement à Takeshi, qui secouait la tête comme si cela n'avait pas le moindre sens pour lui.

Takeshi - Je ne te comprends pas, mec... Elle est belle. Elle est polie, elle a une bonne personnalité, et c'est aussi un ange parfait en classe, ce qui n'est pas courant de nos jours.

Kuze - Euh, c'est vrai... On parle de la même Yuki ?

Ce fut sa réponse spontanée, mais il se rattrapa et prit une profonde inspiration. Il était naturel que tout le monde la considère comme une jeune fille bien élevée, puisque c'était la seule facette de Yuki que les gens voyaient à l'école. Ils étaient loin de se douter qu'en réalité, c'était une vraie geek. Masachika ne pouvait s'empêcher d'effacer le rire de son visage, car il connaissait la vraie Yuki, mais il ne pouvait pas leur dire la vérité, même s'ils étaient ses amis. Il répondit donc de façon ambiguë.

Kuze - Mais nous ne sommes que de simples roturiers comparés à elle. Vous voyez ce que je veux dire ?

Takeshi - Oh... C'est vrai. Je comprends.

Hikaru - Mais est-ce que ça ne t'empêcherait pas de sortir avec la plupart des filles de cette école ? Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai cru connaître quelqu'un et où j'ai appris qu'il s'agissait en fait de la fille du PDG d'une grande entreprise.

Masachika - Oui, j'imagine. Quoi qu'il en soit, je préférerais choisir quelqu'un qui soit plus à mon niveau si je devais sortir avec quelqu'un. Et c'est un grand "si".

Takeshi - Mec, on parle juste de relations au lycée. Tu crois pas que tu réfléchis trop ?

Hikaru - Donc quand tu as dit que tu voulais quelqu'un de plus à ton niveau, tu voulais dire quelqu'un issu d'une famille de classe moyenne ?

Kuze - Oui, je pense. Et genre, quelqu'un d'amusant à côtoyer ? Quelqu'un avec qui tu pourrais sortir tout en restant ami...

Il se remémorait naturellement cette fille sans vraiment penser aux mots qui sortaient de sa bouche.

Alya - 【Quelqu'un comme moi...】

Kuze - Impossible, la probabilité est négative.

Son russe se faufila dans son esprit, infiltrant ses souvenirs, et il répondit dans son esprit par réflexe, comme le ferait Shadow Hikaru. Son visage devint très sérieux, et il regarda sur le côté pour trouver Alisa toujours de face, la joue posée sur sa paume... d'une manière inhabituellement raide. Après avoir regardé un peu plus attentivement, il remarqua qu'elle tremblait légèrement et marmonnait en russe comme si elle fredonnait une chanson. Mais lorsque Masachika tendit l'oreille... le visage de ce dernier devint pâle.


Alya - Je ne peux pas croire que je l'ai dit. Je n'arrive pas à croire que je l'ai dit !?

Kuze - Tss. Je te vois sourire dans le reflet de la fenêtre, tu sais ? Tu ne te lasseras jamais de jouer devant moi ? Est-ce que juste une différence de culture ? J'ai entendu dire que les Russes étaient plus directs que les Japonais. C'est ça ? Tu dis tout ce qui te passe par la tête si c'est en russe ? ... Oui c'est ça, je sais que tu mens.

Posant toujours son menton sur sa main droite, Alisa se tenait la joue, ses lèvres se crispant vers le haut. Ne s'était-elle pas rendu compte que Masachika la fixait ? Ou peut-être qu'elle l'avait remarqué, mais que son visage s'était figé de la sorte ? Quoi qu'il en soit, c'était un spectacle très désagréable pour eux.

Takeshi - Masachika ? Tu vas bien ?

Kuze - Oh, euh... Aussi, um...

Masachika commença à se souvenir encore une fois après avoir entendu la voix de Takeshi, et la première chose qui lui vint à l'esprit fut le sourire de cette fille. Bien que ses souvenirs de ce à quoi elle ressemblait soient flous, il sourit inconsciemment. Elle avait un sourire mignon qui ferait sourire n'importe qui.

Kuze - J'aime aussi les filles qui ont un joli sourire.

Au moment où il dit cela, le sourire de la fille dans son esprit fut soudainement remplacé par le sourire d'Alisa de l'autre jour.

Kuze - C'est quoi ce bordel ? Non.

Après avoir rapidement chassé cette pensée de son esprit, il la regarda du coin de l'œil.

Kuze - ...

Son dos était immobile. On pouvait presque sentir qu'elle se figeait, son expression se reflétant dans la vitre était magnifique.

Takeshi - Oh ? Une fille avec un joli sourire, hein ?

Hikaru - Les sourires sont importants, quel que soit le sexe. J'ai du mal à m'entendre avec les gens dont les yeux ne brillent pas quand ils rient et avec ceux qui ne rient presque pas.


Kuze - O-oh...

Masachika comprit exactement où Hikaru voulait en venir, mais il remarqua qu'Alisa sursauta au moment où il dit cela, ce qui rendait difficile d'être d'accord avec lui.

Kuze - S'il te plaît, arrête, Hikaru... Alya se fait touchée par toutes ces balles perdues.

Hikaru ne voulait pas faire de mal en disant cela, mais pour la plupart, Alisa était objectivement quelqu'un "qui ne rit presque pas". Masachika, cependant, savait qu'elle riait assez souvent quand personne d'autre n'était là, et même si ses yeux ne brillaient pas, ils étaient remplis de joie... Cependant, Alisa n'en avait apparemment aucune idée.

Kuze - M-mais, quand des gens qui ne sourient pas d'habitude le font, c'est d'autant plus attirant. Le comportement presque contradictoire est ce qui le rend mignon.

Takeshi et Hikaru acquiescèrent d'un signe de tête. Alisa redressa quelque peu son dos légèrement voûté.

Hikaru - Cette période d'intimité est cependant brève. On recommence à se sentir étrangers dès qu'ils arrêtent de sourire.

Takeshi - C'est vrai. La façon dont les gens agissent en général est vraiment importante.

Mais Hikaru et Takeshi avaient repris la parole, obligeant Alisa à se courber à nouveau.

Kuze - Arrêtez ! Tous mes efforts sont réduits à néant ! Le corps d'Alya ne peut plus supporter de coups ! Elle s'écroule !

Incapable de tenir plus longtemps, Masachika se pencha vers eux, puis fit un geste vers Alisa avec ses yeux tout en chuchotant :

Kuze - Les gars, arrêtez. Vous blessez les sentiments d'Alya.

Hikaru - Hein ? Alisa ?

Takeshi - Non, mec. La princesse Alya se fiche de ce genre de choses.

Elle s'en souciait. Elle s'en souciait beaucoup. Elle était même au bord des larmes. Son reflet dans la fenêtre le montrait clairement. Ses lèvres étaient crispées, mais d'une manière différente de quelques instants auparavant, et ce n'était pas du tout parce qu'elle essayait de retenir un sourire.

Alya - 【Je m'en fiche. J'ai des amis. Ça n'a pas d'importance.】

Elle commença à faire preuve d'audace. Masachika se sentait un peu ému de la voir ainsi. En fait, il y avait peut-être aussi une partie de lui qui trouvait ça mignon de la voir perturbée pour une fois. Mais il avait surtout de la peine pour elle. Il se sentait coupable, et cela lui brisait le cœur.

Kuze - Juste, arrête, d'accord ? Et fais comme je dis... à moins que tu ne veuilles que les cours de l'après-midi ressemblent tous à l'Antarctique ? Parce qu'elle va être glaciale si on ne règle pas ce problème.

Takeshi - Euh... Oui, d'accord. Tu as gagné.

Hikaru - Oui, c'est un bon point...

Après les avoir fait monter à bord, Masachika se réinstalla dans son siège et ouvrit la bouche, mais avant qu'il ne puisse sortir un mot, Takeshi l'arrêta du regard.

Takeshi - Masachika, laisse-moi m'occuper de ça.

Kuze - Tu es sûr que tu peux t'en occuper ?

Takeshi - Oui, bien sûr. Il n'y a pas de problème.

Kuze - ...D'accord. Je compte sur toi.

Ils eurent toute une conversation avec leurs seuls yeux avant d'échanger un léger hochement de tête. Takeshi poussa alors un ricanement hautain, puis s'exclama d'une voix forte.

Takeshi - Mais je suppose que tout cela n'a pas d'importance quand on est aussi beau que la princesse Alya !

- Espèce de débile !!!

Masachika et Hikaru prononcèrent simultanément les mêmes mots, interloqués par la stupidité ahurissante de Takeshi, mais Takeshi lui-même se contenta de plisser les yeux comme s'il n'avait aucune idée de la raison pour laquelle ils étaient contrariés. Si l'on cherchait le mot "aggravant" dans le dictionnaire, on obtiendrait l'image de son expression. Mais avant que Masachika ne puisse se plaindre, une voix plus froide et distante prit la parole.

Alya - Hmm. C'est donc comme ça que tu me vois.

Kuze – A-Alya...

Masachika tourna machinalement son cou raide pour regarder en arrière et découvrit que l'expression larmoyante d'il y a quelques instants avait disparu, à la place, elle s'était transformée avec un regard terrifiant et froid, sans le moindre signe de chaleur. Ce n'est qu'après avoir été soumis au regard glacial d'Alisa que Takeshi réalisa enfin ce qu'il avait fait, et il se figea.

Alya - Eh bien, excusez-moi de ne pas être amical et de manquer de charme. Désolé, mon visage est mon seul atout.

Takeshi - Hein ? Non. Je ne voulais pas dire...

Alya - Peut-être que je devrais confisquer votre magazine après tout.


Takeshi - Quoi ?! Non, attends.

Alya - Donnes-le moi.

Takeshi - ...Oui, mademoiselle.

Takeshi céda à la pression et rendit docilement le magazine de bandes dessinées, qu'Alisa lui arracha des mains avant de retourner en trombe à sa place et de s'asseoir. Alors qu'une atmosphère tendue régnait dans la classe, Masachika et Hikaru lancèrent un regard de reproche à Takeshi.

Kuze - Tu me rends dingue.

Hikaru - Pas étonnant que tu n'aies pas de petite amie."

Takeshi - Hey ?!

Les cris pitoyables du garçon qui venait de se tirer une balle dans le pied se sont noyés dans l'air froid qui régnait dans la salle de classe.

Quelques minutes plus tôt, Ayano marchait dans le couloir du premier étage après avoir parlé avec Masachika. Elle se faufilait silencieusement entre les élèves qui allaient et venaient en restant le plus possible à l'abri des regards, comme une feuille flottant autour des rochers d'une rivière. En peu de temps, elle arriva devant une salle de classe vide sans attirer l'attention de personne et frappa trois fois.

- Entrez.

Ayano - Comme tu le souhaites.

Yuki attendait Ayano dans l'obscurité derrière la porte.

Yuki - Tu as fini de parler avec mon frère ?

Ayano - Oui.

Yuki - Bien... Tu te sens mieux maintenant ?

Alors qu'Ayano se remémorait leur échange, une lumière chaleureuse brilla dans ses yeux.

Ayano - Oui... Masachika est toujours le même homme que je porte dans mon cœur.

Yuki - Je suis heureuse de l'entendre.

Yuki était soulagée de voir le regard apaisé d'Ayano, d'autant plus qu'elle n'avait pas caché sa méfiance et sa frustration à l'égard de Masachika ces derniers temps. Bien qu'Ayano ait généralement une expression vide sur son visage, il s'agissait d'un trait acquis et non d'un manque d'émotions. C'est pourquoi Yuki était si soulagée que le malentendu d'Ayano à propos de Masachika ait été dissipé, car elle savait qu'Ayano les aimait beaucoup, elle et son frère.

Ayano - Il fait plutôt sombre ici. Permettez-moi d'allumer la lumière.

Ayano tendit la main vers l'interrupteur situé près de la porte, mais Yuki l'arrêta immédiatement.

Yuki - Oh, ne t'inquiète pas pour ça.

Ayano - ...Tu es sûre ?

Yuki - Oui. Je ne veux pas attirer l'attention inutilement. Et puis...

Yuki marqua une courte pause, baissa légèrement le regard et remit sa frange en place avant de prendre un air suffisant.

Yuki - ...l'obscurité donne un côté encore plus badass.

Ayano - ...Je m'excuse, mais je ne comprends toujours pas l'intérêt de la chose.

Répondit-elle avec la plus grande sincérité à la tentative de Yuki d'être edgy*.

(Note: Edgy* veut dire se comporter ou dire des choses qui font différent, en faisant la personne sombre par exemple.)

Yuki - Ne t'inquiète pas. Tu as tout le temps d'apprendre.

Ayano – Merci.

Yuki lui répondit d'un signe de tête bienveillant.

Yuki - Bref, qu'est-ce que mon frère a dit ?

Ayano - Il a dit qu'il avait toujours l'intention de se présenter avec Kujou.

Yuki - Je m'en doutais. Autre chose ?

Ayano - Il m'a dit de dire au chef de famille : 'dis au vieux qu'il n'a pas intérêt à blâmer Yuki pour ça. S'il a un problème, il sait où me trouver.'

Yuki - Mon Dieu. Je vois.

Yuki a tout de suite compris que son frère veillait sur elle. Ses yeux se sont élargis de surprise pendant un bref instant avant qu'un sourire ne vienne courber ses lèvres.

Yuki - Impressionnant... On dirait qu'il est sérieux.

Yuki avait l'air d'être heureuse du fond du cœur et de pouvoir chantonner à tout moment.

Ayano - Oui, sa détermination a fait trembler mon utérus"

Dit-elle en hochant la tête.

Yuki - O-oh, hein... 'trembler' tu dis ? Et ton utérus ?!!

Ayano – Oui.

Confirma-t-elle, comme si elle n'avait rien dit de honteux. Mais cela fit grimacer Yuki.

Yuki - Hey, euh... Juste pour être sûre, tu n'es pas amoureuse de mon frère... n'est- ce pas ?

Ayano - Si tu veux dire être intéressé d'un point de vue romantique, alors non. Je l'admire autant que je t'admire et te respecte. Mais je n'ai pas de sentiments romantiques pour lui.

Yuki - Oh... Ok...

Ayano - Je n'imaginerai même pas faire quelque chose d'aussi insolent que de sortir avec lui. Le simple fait d'être utilisée comme un objet me suffit amplement.

Yuki - Ouais, c'est ce qu'on appelle le BDSM* !


(Note : BDSM* est un acronyme imbriqué faisant référence aux pratiques de bondage et de discipline, de domination et de soumission, de sadisme et de masochisme.)

Yuki regarda Ayano avec mépris pour avoir fait cette remarque démesurée. Quoi qu'il en soit, Masachika ne s'était pas trompé dans son jugement sur Ayano, elle était une personne très douce et incroyablement affectueuse au fond d'elle-même, ceci était un fait. Mais c'était aussi quelqu'un dont l'admiration excessive pour ses deux maîtres se mêlait souvent à ses préférences sexuelles... euh affective, rendant ses désirs singuliers tout à fait apparents. Il y avait toujours une partie d'elle qui ressentait un élan de joie lorsque Masachika ou Yuki lui donnait des ordres. Ayano elle-même croyait fermement que sa loyauté seule lui apportait ce bonheur. En effet, elle était fière d'éprouver cette joie. Même actuellement, elle n'avait absolument aucune idée de la raison pour laquelle Yuki la regardait avec dédain, alors elle pencha curieusement la tête.

Ayano - Je m'excuse pour mon ignorance, mais... que signifie 'BDSM' ?

Yuki - Euh? Oh, c'est l'abréviation de Best Damn Suou Maid.

(Note : Se traduit par 'La meilleure servante de la famille Suou')

Ayano - Merci beaucoup. C'est un honneur. Bien que tu sois déjà assurée de remporter l'élection, je maintiendrai ma discipline et serai toujours soumise à toi pour que tu puisses continuer à dominer.

Yuki - Wow, très bon choix de mots.

Répondit-elle d'une voix monotone, quelque peu étonné du malentendu possible.

Ayano - Vraiment ?

Ayano cligna lentement des yeux.

Ayano - Il y a une dernière chose que j'ai oublié de te dire.

Yuki - Hmm ? Qu'est-ce que c'est ?

Ayano - Masachika m'a dit que rien n'a changé, que tu es toujours la personne la plus importante au monde pour lui.

Yuki – O-oh...

Avec une expression sérieuse, Yuki se précipita soudain vers la fenêtre donnant sur la cour de récréation, ouvrit la fenêtre coulissante avec un grincement, puis inspira profondément... et retint son souffle.

Ayano - Yuki ? Il y a un problème ?

YukI - ...

Mais Yuki ne répondit pas. Elle garda les mains agrippées au rebord de la fenêtre en silence pendant quelques instants avant de relâcher rapidement l'air qu'elle avait dans les poumons.

Yuki - Ouf... Il s'en est fallu de peu... J'ai failli crier mon amour pour mon frère à toute l'école.

Après s'être essuyé la bouche du revers de la main, elle referma la fenêtre et secoua la tête en expirant profondément.

Yuki - Pfiou... Pourquoi doit-il être si mignon ?

Yuki sourit et s'appuya contre le mur pour se rafraîchir. Elle croisa les bras, poussant également le sommet de sa tête vers l'arrière en regardant le plafond tout en réfléchissant.

Yuki - Mais... Huh. Même la pression d'Ayano n'a pas réussi à le faire changer d'avis...

Ayano - Il s'inquiétait pour toi, mais il semblait avoir pris sa décision en ce qui concerne l'élection.

Yuki - Oui... Il est sérieux hein ? ...Heh ! Il a vraiment l'intention de se présenter contre moi ?

Malgré le fait que son propre frère se présente contre elle, la voix de Yuki était remplie d'excitation.

Yuki - Les choses deviennent intéressantes. Honnêtement, Alya seule n'avait aucune chance contre moi.

On pourrait considérer que c'est une chose arrogante à dire, mais même Ayano était d'accord avec elle.

Ayano - J'en suis arrivé à la même conclusion. Bien que je n'aie pas fini d'étudier la question, il semble que la majorité des étudiants de première année prédisent que vous gagnerez. Kujou, en revanche, pour être honnête, j'ai trouvé que ce qu'elle faisait était irréfléchi. En tant qu'étudiante transférée, elle n'a aucune idée de votre règne en tant que présidente au collège.

Yuki - Ha-ha-ha ! C'est sévère. Mais oui, mes soutiens sont aussi solides que des rochers. Maintenant, mon cher frère... comment comptes-tu changer la donne ?

Ses yeux brillèrent et ses lèvres se retroussèrent en un sourire que l'on pourrait qualifier de féroce.

Ayano - Tu as l'air heureuse.

Yuki - Je le suis. Je vais pouvoir me battre contre ce prodige—l'enfant prodige de la famille Suou, et il ne va pas se retenir. Comment pourrais-je ne pas être impatient ?

Yuki se décolla du mur et écarta les bras comme si elle voulait danser.

Yuki - Je n'ai jamais battu mon frère dans quoi que ce soit, et maintenant il a une alliée puissante comme Alya ? Et il veut vraiment m'affronter ? Mon cœur est en train de chanter. C'est quelque chose qui vaut la peine d'être vécu. Viens vers moi, Masachika ! Parce que je vais te frapper avec tout ce que j'ai !

Déclara-t-elle en serrant les poings. Elle tourne à nouveau son regard vers Ayano.

Yuki - Et tu vas m'aider, Ayano. Parce qu'on va lui faire prendre ça plus au sérieux que tout ce qu'il a fait jusqu'à maintenant.

Ayano - Très bien. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour aider.

Une forte lumière brilla dans les yeux d'Ayano, ce qui fit sourire Yuki avec une satisfaction évidente avant de retourner son corps vers la fenêtre et de s'expirer.

Yuki - Au fait, Ayano...

Ayano - Oui ?

Yuki regarda en arrière Ayano par-dessus son épaule avec un sourire confiant et demanda.

Yuki - ...est-ce que c'est moi, ou je ressemble vraiment au boss final du jeu ?


Roshidere


Roshidere