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Roshidere - Tokidoki Bosotto Roshia-go de Dereru Tonari no Alya-san

Chapitre 3

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Chapitre 2 - Je ne suis pas un solitaire, d'accord ?

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La cafétéria était animée par les bavardages et les étudiants qui circulaient les uns devant les autres, tenant leurs plateaux à la main. Masachika et ses amis se sont rendus à la cafétéria pour déjeuner, où ils ont regardé le menu à l’entrée tout en réfléchissant à ce qu’ils allaient choisir.

Kuze — Oh, regarde. Il y a un nouveau plat sur le menu.

Un plat portant le mot « Nouveau » en dessous a attiré l’attention de Masachika « Le Mapo Ramen Tofu épicé », une véritable bénédiction pour une personne comme Masachika qui aime les ramens et la nourriture épicée.

— Mapo Ramen Tofu ? C’est donc de la nourriture chinoise sur de la nourriture chinoise.

Takeshi Maruyama est un ami de Masachika depuis le collège. Il avait le crâne rasé et est légèrement plus petit que Masachika.

— Takeshi, tu dois savoir que techniquement, les ramens ne sont pas de la nourriture chinoise.

Takeshi — Attends quoi, ça ne l’est pas ?

— Non. Le mot « ramen » est lui-même de nature japonaise.

Hikaru Kiyomiya est celui qui a partagé cette information, il est également ami avec Masachika depuis le collège. C’est un jeune lycéen délicat, beau et androgyne, avec des yeux légèrement clairs. C’était l’un des plus beaux garçons de toute l’Académie, ce qui était totalement compréhensible étant donné que les filles qui entraient dans la cafétéria tombèrent en passant devant lui.

Kuze — Vous vous êtes décidé sur ce que vous allez prendre ?

Takeshi — Ouaip.

Hikaru — Oui.

Après avoir échangé des brefs hochement de tête, ils entrèrent dans la cafétéria et posèrent un mouchoir sur la table pour réserver leur place avant de se diriger vers la file d’attente pour prendre leurs plats. Une fois leur commande passée ils retournèrent s’asseoir et commencèrent à manger. Évidemment, c’est le Mapo Tofu Ramen de Masachika qui attira l’attention.

Takeshi — Wooaah, c’est beaucoup plus rouge que sur la photo.

Hikaru — Ça semble beaucoup trop épicé.

Kuze — Pas du tout. Il faut que ce soit toujours plus épicé. Mais ça reste bon.

Situé en face de Masachika, Takeshi et Hikaru le regardèrent avec une incompréhension totale alors qu’il savourait ses nouilles, mais lui restait parfaitement calme.

Hikaru — Hmm..Je veux goûter tes nouilles.

Takeshi — Moi aussi.

Kuze — Bien sûr, allez-y.

Hikaru — Merci.. Attends mais.. ?! C’est beaucoup trop épicé !

Takeshi — Aaaah ! Ça brûle !

Ils plongèrent leurs baguettes dans les ramens mais dès qu’ils prirent une bouchée ils froncèrent les sourcils et prirent leurs verres.

Kuze — Bon les gars, on ne peut pas dire que quelque chose est épicé si la vapeur ne vous pique pas les yeux.

Hikaru — C’est une définition bien étrange de ce qui est épicé.

Kuze — Répète ça pour voir !

Hikaru — Les vrais ramens épicés brûlent les lèvres au point de ne peut plus pouvoir les avaler comme des nouilles ordinaires.

Takeshi — Épicé ? Tu es sûr que c’est vraiment ça ?

Hikaru — Je ne peux même pas imaginer des ramens aussi épicés.

Kuze — Ça te détruirait l’estomac, ça c’est sûr.

Takeshi — Mais mec enfin, ne manges jamais un truc alors que tu sais qu’il va te donner la diarrhée putain.

Tout à coup on entendit de l’agitation à l’entrée de la cafétéria. Ils regardèrent instinctivement vers le bruit et virent trois filles entrer.

Takeshi — Oh, ce sont les membres du Bureau des élèves… Mais je ne vois ni le président et ni le vice-président. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit trois d’entre eux ensemble comme ça. C’est... Incroyable.

Takeshi sursauta en les regardant passer, ses camarades les admirait et les idolâtrait. Les garçons bavaient devant eux tandis que les filles les considéraient comme des idoles.

Hikaru — Les sœurs Kujou sont incroyablement belles, non ?

Alisa se distinguait le plus avec ses cheveux argentés et la fille un peu plus petite qui marchait devant elle.
Mariya Mikhailovna Kujou¹ est une élève de Première et la secrétaire du Bureau des élèves. Elle est la sœur aînée d’Alisa, les personnes les plus proche d’elle l’appelle Masha.

Cependant, ni la couleur de ses cheveux ni sa coiffure ne ressemblaient à celle de sa sœur. Mariya avait la peau un peu plus claire mais plus pâle que celle d’un Japonais normal, contrairement à la peau d’Alisa qui était d’un blanc laiteux presque transparent. Ses cheveux étaient ondulés d’un brun clair et longs puis ses yeux brillants d’une couleur rappelant celle du chocolat en forme d’amande douce.
Hormis son visage d’enfant, sa silhouette était proche de celle d’un Japonais normal. Il était presque difficile de savoir laquelle des deux étaient la plus âgée, surtout lorsqu’elle se tenait à côté d’Alisa qui avait une silhouette mince, grande et adulte.

Mais en réalité il fallait juste un simple regard sous le visage de Mariya pour dissiper tout doute. En effet, elle possédait le corps d’une grande sœur. Elle arborait des formes particulièrement gracieuses. Si Alisa avait une silhouette qui se différenciait de celui d’un Japonais normal, Mariya avait un corps encore plus « féminin ». Sa personnalité, sa silhouette envoûtante et son style doux lui donnaient un air très maternel ce qui était inattendu pour quelqu’un de son âge. Elle a même reçu un surnom qui est « Madonna » par ces amis.

Takeshi — Mariya est vraiment mignonne. J’aimerais trop la fréquenter.

Hikaru — J’ai entendu dire qu’elle a un petit ami.

Takeshi — Je savais ça ! Putain ! Qui est ce mec chanceux, hein ?!

Le regard rêveur de Takeshi se transforma immédiatement en une grimace qui lui fit grincer des dents ce qui amena Masachika à hausser un sourcil par surprise.

Kuze — Attends, Takeshi. « Qui est ce mec chanceux », je pensais que tu étais le mieux placé pour le savoir.

Takeshi — Je ne suis pas sûr de ce que tu veux dire par « le mieux placé » mais bref. Tout ce que je sais, c’est qu’elle sort avec un Russe.

Kuze — Huh...

Hikaru — Je me demande s’il s’agit d’une relation à distance. J’ai entendu dire aussi que Mariya allait souvent en Russie.

Hikaru marque un point. Les sœurs Kujou faisaient souvent des allers-retours entre la Russie et le Japon en raison du travail de leur père. Alisa vivait même en Russie jusqu’à l’âge de cinq ans bien avant de venir au Japon pour sa première année d’école primaire. Puis elle est ensuite retournée en Russie pendant sa quatrième année et est revenu au Japon pour son année de 4ème au collège.

Takeshi — Je pense que s’ils sont à distance cela signifie donc qu’ils sortent ensemble depuis plus d’un an maintenant… Je n’ai plus aucune chance.

¹ : « Mariya est la version Jap officiel de son prénom, elle est aussi dit Maria qui lui est la version « anglaise »
Hikaru — Effectivement… Apparemment elle a refusé tous les mecs qui l’ont invitée à sortir jusqu’à aujourd’hui à cause de ce petit ami.

Kuze — Takeshi n’aurait aucune chance de toute façon.

Takeshi — Ferme la ! Ne fais pas le fier juste parce tu es proche de la Princesse Alya !

Kuze — Ouais, mais je ne sais pas trop. C’est plutôt comme si je me faisais gérer.

Takeshi — C’est toujours mieux que de se passer complètement de toi. Elle ne parle pratiquement à personne et si tu essaies de l’approcher, elle te coupe l’herbe sous le pied avec une réponse qui donne froid au dos !

Kuze — Et puis, cela fait plus d’un an que nous sommes toujours l’un à côté de l’autre en cours…

Takeshi — Mais ça change rien frérot, ce que je veux dire c’est que j’en suis presque certains que tu es la seule personne qui peut s’en sortir en l’appelant par son surnom en face d’elle.

Kuze — Ouais, quand tu le dis…

Takeshi — J’aimerais aussi que la Princesse Solitaire me permette de l’appeler par son surnom…

Kuze — Pourquoi tu n’essaie pas alors ? Sois dynamique. Elle est aussi ta camarade n’est-ce pas ?

En entendant la suggestion de Masachika il fit une grimace tout en agitant la main devant son visage en guise de refus.

Takeshi — Impossible, mec. Je ne pourrais même pas aborder une personne aussi parfaite.

Kuze — Raison de plus pour que t’arrêtes de prendre des photos d’elle en cachette.

Takeshi — Comment peux-tu me blâmer ? Elle est si belle...

Comme si ce n’était pas déjà évident, Takeshi était l’un des trois zigotos à se faire confisquer son téléphone ce matin pour avoir pris des photos d’Alisa en cachette. Il était en même temps le chef du groupe.

Takeshi — Je pourrais la regarder toute la journée.

Dit-il en soupirant.

Takeshi — C’est une vraie source de plaisir. Et sa sœur ? Ces deux-là ensemble... je vais avoir besoin d’une paire de caleçon supplémentaire.
Kuze — C’est dégueulasse ce que tu nous dis là, Takeshi.

Hikaru — Tu m’écœures.

Même ses deux amis étaient dégoûtés par son expression heureuse alors qu’il regardait les sœurs Kujou mais c’est plutôt Takeshi qui les regardait comme si c’était eux qui avaient un problème.

Takeshi — Attends, ne me dites pas que vous n’êtes pas d’accord. Je n’ai jamais vu de personnes aussi belles qu’elles de toute ma vie.

Kuze — Je reconnais qu’elles sont assez belles mais faudrait éviter de les vénérer. Alya est en réalité assez drôle quand on la connaît bien…

Takeshi — « Oh regardez-moi. Je connais la vraie Alya ». Non mais sérieux ?

Kuze — Je ne me vante pas.

Hikaru — Alors comme ça elle est « assez drôle » hein ? Je suis impressionné que tu puisses dire une telle chose sans avoir une attitude sérieuse.

Kuze — Hikaru, je détecte un léger sarcasme. Tu essaie de me dire de rester à ma place ?

Hikaru — Non. Je voulais plutôt dire que j’admire le fait que tu puisses dire quelque chose comme ça à propos de quelqu’un qui s’en prend constamment à toi.

Kuze — Ah…

Il détourna le regard et hocha légèrement la tête. L’une des raisons pour laquelle il acceptait de se faire gronder par Alisa tous les jours était parce qu’elle avait raison. Mais le plus important était parce qu’elle chuchotait à soi-même en russe qu’il était extrêmement gentil. Elle ne le gronderait pas si elle le détestait vraiment. Elle se contenterait juste de l’ignorer... ce qui voulait dire qu’au fond d’elle-même, elle apprécie ses échanges avec lui. Voilà pourquoi Masachika ne se laissait pas abattre par ses moqueries. Mais malheureusement, il ne pourrait jamais le dire à qui que ce soit.

Kuze — Peu importe, sinon que diriez-vous d’essayer d’aller lui parler ? Vous seriez peut-être surpris d’avoir beaucoup de choses en commun.

Takeshi — Ouais... mais après ce qui s’est passé l’année dernière ? Je ne sais pas.

Masachika lui répondit en lui faisant un signe de tête compréhensible. L’année dernière, une belle jeune fille fut transférée comme une véritable comète. Cette personne était Alisa, elle est devenue tout de suite le centre d’attention. Les élèves transférés à l’Académie Seiren étaient en réalité extrêment rare.

La raison est simple :
L’examen d’entrée pour ces élèves est très difficile. Bien qu’il soit déjà compliqué de rejoindre cette Académie spécialisée, l’examen pour les élèves transférés était si difficile que seul un dixième des étudiants actuels pouvait le réussir, du moins. Alisa n’a pas
seulement réussi l’examen, mais elle a aussi eu la meilleure note de sa promotion à l’examen de mi-semestre.

Et elle était très belle. Ça serait surprenant qu’elle ne soit pas le centre d’attention. Tandis qu’un nombre incalculable de garçons et filles essayaient de se lier d’amitié avec elle, elle gardait toujours ses distances et n’essayait pas de se rapprocher de qui que ce soit. En peu de temps, les gens ont commencé à l’appeler la princesse solitaire.

Takeshi — Si je devais essayer d’approcher l’une d’elles, ça sera surement Yuki. Et par élimination bien sûr.

Il regardait en même temps la fille mentionnée qui faisait la queue pour prendre à manger. Elle avait de longs cheveux noirs et brillants qui lui descendaient jusqu’à la ceinture. Bien qu’elle soit de petite taille, elle avait un corps féminin assez bien formé. À première vue, elle n’était pas aussi séduisante qu’Alisa ou Mariya. Mais, malgré son apparence fine, elle dégageait une élégance remarquable, adoptant une posture droite et des gestes gracieux.

Cette personne est Yuki Suo, une élève de Seconde et la responsable de la presse du Bureau des élèves. Elle est la fille aînée d’une famille d’anciens nobles qui travaillaient comme ambassadeurs depuis des générations. Elle fait réellement partie de l’élite. Tout comme les élèves qui appelaient Alisa, la Princesse Solitaire, eux l’appelaient la Princesse Noble en raison de ses compétences sociales élevées. Ce comportement sophistiqué faisant d’elle une autre « Magnifique Princesse » de l’Académie.

Takeshi — Je sais qu’on n’est pas de la même cour mais elle est facile à aborder, alors au moins j’aurai encore une chance contrairement à la Princesse Alya.

Alors qu’il hochait la tête en continu, Hikaru pencha la tête d’un air septique.

Hikaru — Mais est-ce que t’as vraiment une chance ? Yuki est connue pour refuser plus de garçons qu’Alisa elle-même.

Takeshi — Hmm, c’est vrai… Peut-être qu’elle ne cherche pas de petit ami ? Ou même qu’elle a en déjà un, comme les vrais nobles ? Mais ducoup Masachika, Il y a quoi avec elle ?

Kuze — Pourquoi tu me demande ça ?

Takeshi — À qui d’autre veux-tu que je le demande ? Vous êtes amis d’enfance.

Il souligna chaque mot en ayant les yeux qui débordait de jalousie.

Kuze — Elle n’a pas de petit ami de ce que je sache. En revanche, je ne sais pas si elle est intéressée par un date.

Dit-il en soupirant.

Takeshi — Vas lui demander.

Kuze — Non.

Takeshi — Pourquoi ? S’il-te-plaît ! Sois un bon ami !
Kuze — Les vrais amis n’utilisent pas leur amitié pour forcer leurs amis à faire quelque chose.

Hikaru — Yep, je suis d’accord avec Masachika sur ce point.

Takeshi — …

Il fut immédiatement réduit au silence par les projectiles verbaux qui l’attaquaient de toutes parts. Masachika jeta ensuite un coup d’œil à la file d’attente, il vit que les trois princesses commencèrent à chercher des sièges vides avec leurs plateaux à la main. Il semblait n’y avoir aucun endroit où s’asseoir jusqu’à ce qu’une élève du coin de la cafétéria fasse signe de s’asseoir. Après que Mariya eut dit quelque chose aux deux autres, elle commença à marcher vers l’élève qui lui avait fait signe qui est sûrement son amie ou sa camarade de classe.

Les deux autres princesses regardèrent autour de la cafétéria jusqu’à ce que les yeux de Yuki et de Masachika se croisèrent. Elle le reconnu immédiatement et son regard se plaça sur son côté où il y avait deux sièges vide.

Kuze — Je crois savoir où elles vont s’asseoir maintenant.

Au même moment où Masachika se disait ça, Alisa commença à marcher droit vers eux après avoir entendu ce que Yuki lui dit, ce qui perturba Takeshi et se mis immédiatement en bonne posture.



Yuki — Masachika, ces places sont-elles prises ?

Tous les regards étaient fixés sur Yuki, si bien que le froncement de sourcils apparu chez Alisa au moment où Yuki prononça ces mots passa inaperçu.

Kuze — Ah, euh. Non, Vous pouvez les prendre. Ça ne vous dérange pas, hein ?

Takeshi — B-bien sûr que non.

Hikaru — Je t’en prie.

Yuki — Merci.

Elle répondu avec un magnifique sourire avant de partir de l’autre côté de la table et de s’asseoir à côté de Masachika. Par la suite, Alisa s’assit à côté de Takeshi en face de Masachika.

Yuki — Je savais que nous allions prendre la même chose, Masachika.

Yuki avait également pris un bol de Mapo Tofu Ramen, ce qui trahit son allure de femme bourgeoise.

Takeshi — Wow, euh.. Je ne pensais pas que vous mangiez aussi ce genre de chose, Mme Suo.
Elle sortit une pince de sa poche et mit ses cheveux en queue de cheval avec un sourire gêné.

Yuki — Tu n’as pas besoin d’être aussi formel. Nous sommes camarades de promo après tout.

Takeshi — M-mais, ouais t’as raison.

Yuki — Eh oui, je mange des ramens. On n’en mange pas à la maison, du coup je sors souvent le week-end pour en manger.

Takeshi — V-vraiment ? Comme quoi faut pas juger un livre à sa couverture...


Takeshi et Hikaru furent étonné après avoir entendu à quel point Yuki était naturelle à l’opposé de l’image de Princesse qu’elle avait à l’école. Elle sourit encore plus avant de commencer à manger ses nouilles avec élégance. Masachika attendit qu’elle ait de manger et lança un regard à Takeshi.

Roshidere

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Kuze — Tu es trop stressé.

Takeshi — Parle pour toi. Tu l’es peut-être mais pas moi.

Kuze — Tu veux en savoir plus sur elle, non ? Comment peux-tu le faire si tu trembles sur ton siège ?

Takeshi — Désolé, mais elle n’est pas dans ma cour.

Kuze — T’abandonnes déjà ?!

Alors qu’ils se parlaient ainsi du regard, Yuki fit soudainement une pause sur son ramen et inspira longuement avec satisfaction.

Yuki — C’est vraiment bon, pas vrai ? J’aurais aimé, cependant, que ce soit un peu plus épicé.

Kuze — Ah, oui ? Il faudrait plus d’huile de chili.

Yuki — J’ai aperçu qu’ils avaient de la sauce soja et du sel au guichet mais malheureusement il n’y a pas d’huile de chili. Le bureau des élèves devra peut-être en parler lors de notre prochaine réunion.

Kuze — Tu es donc le genre de personne à profiter de son pouvoir pour se faire plaisir soi-même...

Yuki — Je plaisante !

Un autre plissement, passa inaperçu sur le front d’Alisa alors qu’elle mangeait tranquillement son déjeuner en écoutant leurs conversations amicales. Le pli se creusa jusqu’à ce qu’elle finisse par fermer les yeux et changer d’expression.

Alya — Vous vous connaissez tous les deux ?

Yuki — Pour tout te dire, nous sommes des amis d’enfance.

Elle répondit en souriant joyeusement après s’être tournée vers l’avant.

Alya — Amis d’enfance... ?

Yuki — Nous allions dans la même école depuis la maternelle. Mais on n’était jamais dans la même classe.

Alya — Ah…

Elle hocha tête de manière ambiguë, ne montrant pas si elle était satisfaite ou non de la réponse.

Kuze — Et vous deux ? Vous êtes proche ?

Alisa prit une pause comme si elle ne connaissait pas la réponse à la question puis Yuki décida de prendre la parole à sa place.
Yuki — Je pense qu’on pourrait dire qu’on apprend encore à se connaître. Je veux être amie avec Alisa au moins.

Elle expliqua en souriant doucement à Alisa et en inclinant sa tête. Alisa, ayant les yeux écarquillés, ne savait pas où regarder. En détournant le regard, elle donna une réponse assez étrange.

Alya — Être amie avec moi ne présage rien de bon.

Yuki cligna plusieurs fois les yeux mais un sourire se forma à nouveau sur ses lèvres.

Yuki — En d’autres termes, tu n’es pas contre qu’on devienne amis, non ?

Alya — Euh... Oui, je pense ?

Yuki — Alors soyons amis ! Après tout, nous sommes toutes les deux dans le Bureau des élèves et dans la même promotion. Hé ! Je pourrais aussi t’appeler Alya ? J’ai toujours pensé que c’était le surnom le plus mignon quand j’entendais Masha et Masachika t’appeler comme ça !

Alya — B-bien sûr... Tu peux.

Yuki — Hé hé ! Je ne peux pas m’empêcher de sourire ! Tu peux également m’appeler Yuki ou ce que tu veux, d’accord Alya ?

Alya — ...Ok, Yuki.

Bizarrement, elle s’éloigna de Yuki qui rigolait joyeusement en joignant ses mains.

Kuze — Je suis content que vous soyez amis toutes les deux mais vos ramens vont refroidir si vous ne vous dépêchez pas.

Yuki — Ah ! J’avais complètement oublié mes ramens !

Alisa regarda avec étonnement Yuki en train de se dépêcher de manger ses ramens, elle remarqua ensuite que Masachika le regardait attentivement et elle fit une grimace gênée.

Alya — Sinon… Kuze... Qu’as-tu dit à Su-Yuki sur moi ?

Kuze — Hmm ? Ah, rien de spécial, J’ai juste dis que tu te mets toujours en colère contre moi et c’est à peu près tout...

Alya — À t’entendre tu donnes l’impression que je suis tout le temps en colère, mais c’est par ta faute.

Elle fut furieuse et fronça les sourcils.

Kuze — Je ne peux pas le nier. Il baissa la tête sous les rires de Yuki.
Yuki — T’a pas à te sentir embarrassé pour ça, Masachika !

Alya — Hmm ?

Yuki — Masachika n’arrête pas de parler en bien de toi, Alya. Il m’a dit que tu étais une travailleuse sérieuse et qu’il te respectait beaucoup.

Alya — ?!…

Kuze — Je n’ai jamais dit que je la respectais.

Yuki — Mais tu respectes toujours les personnes qui travaillent dur. Je me trompe ?

Kuze — …

Masachika détourna le regard avec gêne avant de se tourner à nouveau vers l’avant en fixant Takeshi et Hikaru comme pour leur dire “Les gars, allez. Dites quelque chose”.

Hikaru et Takeshi se regardèrent puis se levèrent en même temps avec leurs plateaux.

Hikaru — Bon, on a fini de manger, on devrait partir.

Takeshi — À plus.

Masachika essaya de les supplier avec ses yeux alors que les deux traîtres commencèrent à partir.

Kuze — Hé !

Takeshi — Désolé mais je peux plus supporter ça. Je ne suis pas à l’aise avec les meufs durant une longue durée.

Ils détournèrent le regard et quittèrent rapidement la cafétéria, réduisant à néant les supplices de Masachika. Alors que ses yeux brûlant de colère étaient rivés sur leur dos, il entendit soudainement Alisa chuchoter en russe :
Alya — 【Hmph. Invraisemblable.】
Lorsqu’il se retourna, Alisa semblait faire la moue et pourtant, elle paraissait aussi un peu contente. Remarquant le regard de Masachika, elle baissa tout de suite les yeux sur son plat et continua tranquillement de manger. Ayant fini ses ramens jusqu’à la dernière goutte de bouillon, il décida de se contenter de la regarder manger mais lorsqu’elle leva les yeux et le remarqua encore une fois, elle se mit à parler en russe :
Alya — 【Arrête de me regarder, espèce d’idiot.】
Elle baissa encore plus le regard tout en mangeant son repas ce qui réchauffa Masachika de l’intérieur.

Kuze — Oohh. Elle doit être gênée d’entendre que je la respecte. Je comprends maintenant.
Il ne peut tout de même pas s’empêcher de la regarder. Pas parce qu’il ne comprend pas le russe ou qu’il est stupide, mais il voulait juste utiliser son arme secrète.

Kuze — Alya, tu as dit quoi ?

Yuki — D’ailleurs Masachika...

Elle ne comprenait toujours pas la situation mais elle sentait que quelque chose n’allait pas.

Yuki — ...as-tu réfléchi à rejoindre le Bureau des élèves comme je te l’avais proposé ?

Les baguettes d’Alisa s’arrêtèrent net, Masachika roula ses yeux comme s’il disait :
« Encore ça ? »

Kuze — Combien de fois devrais-je te le dire. Je ne suis pas intéressé. D’ailleurs vous n’avez pas eu de nouveaux membres l’autre jour ?

Yuki — Si mais ils n’ont pas fait long feu…

Le Bureau des élèves de cette année avait commencé environ un mois avant, au début du mois de juin. Le Bureau des élèves de ce lycée est particulier car les élèves se présentaient en duo aux sièges de Président et de Vice-Président et les deux élus décidaient de qui étaient les autres membres et ce qu’ils feront. Le nombre de membre changeait chaque année et les postes actuels étaient ceux de Président, Vice-Président, Secrétaire (Mariya), Trésorière (Alisa) et Publiciste (Yuki). Ce sont les Cinq Membres. En clair, il n’y avait pas de membre principal au sens du terme.

Kuze — J’ai cru que tu m’avais dit que tu n’autoriserais pas que les filles s’inscrivent cette année car les ados en chaleur empêcheraient tout ce qui se fera. Les trois personnes dont tu m’as parlé la dernière fois, que leur est-il arrivé ? Ne me dis pas qu’ils ont tous démissionné.

Yuki — Ils ont dit qu’ils n’étaient pas à la hauteurs…

Kuze — Ah…

Masachika pouvait comprendre ce qu’elles ressentaient. Le Bureau des élèves est composé en majorité d’élèves féminine, c’est fantastique à plus d’un titre. Le fait que la Vice-Présidente et Mariya soient considérées comme les deux plus belles filles de leur promotion comme les deux « Magnifique Princesses », Alisa et Yuki sont également du Bureau des élèves et cela n’arrangeait rien. Alisa était la meilleure élève de sa promotion et Yuki fut Présidente du Bureau des élèves au collège.

Voir tous les jours une personne plus belle et plus douée que soi est un enfer pour n’importe quelle fille. Même un élève masculin qui rejoindra le Bureau des élèves avec pour but de sortir avec l’une des filles se sentirait découragé et abandonnera une fois qu’il verra à quel point elles sont plus performantes que lui.
Yuki — C’est la raison à laquelle je pense que tu es la personne idéale, Masachika. Tu es plus que qualifié et je pense que tu travailleras très bien avec Alya et moi. De plus, tu as déjà prouvé que tu pouvais le faire lorsque tu étais Vice-Président du Bureau des élèves au collège.

Alya — ?!…

Alisa regarda Masachika avec des yeux stupéfaits et choqué après avoir entendu cette information de la bouche de Yuki. Il se mit à froncer les sourcils.

Alya — Kuze-kun était le Vice-Président ?

Yuki — Ouai. Il y a deux ans au collège, j’étais le Président et lui, Masachika était le Vice-Président.

Alya — Oh…

Kuze — C’était il y a quelques années et je le referais plus jamais.

Yuki se mit à sourire, bien qu’elle soit vexée par Masachika qui agita sa main avec un réel dégoût. Elle pencha sa tête vers Alisa qui fixait toujours Masachika avec étonnement.

Yuki — Tu es peut-être surprise mais Masachika arrive à faire les choses quand il le faut, même s’il est comme ça la plupart du temps.

Kuze — Que veut tu dire par « ça ».

Yuki — Hé hé je me le demande aussi.

Alisa fit la moue en écoutant leur conversation amicale. Elle semblait être ennuyée.
Alya — 【Je sais très bien qu’il peut. Hmph】
Mais ses chuchotements russes ne parvenaient pas à leurs oreilles.
Yuki — Bref dans tous les cas, je dois passer dans le Bureau des élèves avant les cours.

Alya — Okay, compris. On se voit après les cours.

Kuze — À plus tard, Yuki.

Yuki — Masachika, s’il-te-plait, réfléchis bien à ma proposition d’accord ?

Kuze — Ça n’arrivera pas !

Yuki — Ha ha ha

Kuze — Hé ! Pourquoi tu souris ?

Yuki — Pour rien. Passe une bonne journée.

Après avoir quitté la cafétéria, elle s’inclina gracieusement et s’en va tandis que Masachika lui fit un signe d’aurevoir grossier.

Alya — Vous êtes vraiment très proches.

Elle parla avec une voix 20 fois plus froide et plus perçante que d’habitude.

Kuze — C’est si surprenant ?

Alya — Oui, c’est très surprenant. Je n’arrive pas à croire que tu aies une amie fille.

Masachika haussa un de ses sourcil en entendant Alisa dire cette phrase.

Kuze — Attends. C’est seulement ça qui te surprends ?

Alya — Oui et ?

Kuze — Je voulais dire…

Il regarda Alisa comme si elle avait deux visages puis il la pointa du doigt.

Kuze — ...Toi. Tu es aussi une fille, non ?

Alya — …

Elle cligna lentement des yeux avec une expression vide et pencha sa tête d’un air curieuse.

Alya — …Nous sommes amis… ?

Kuze — Hein ? On n’est pas amis, du coup ?

Alya — …
Elle resta silencieuse pour une courte durée, visiblement surprise par cette question inattendue avant de se tourner brusquement vers lui.

Alya — Non, on est amis. Oui nous sommes amis.

Elle répondit comme si elle se retenait de quelque chose. Puis elle se dirigea alors vers la direction où Yuki était allée.

Kuze — Hé, ou est-ce que tu vas ?

Alya — Je viens de me rappeler que je devais faire aussi quelque chose dans la salle du Bureau des élèves… Ne me suis pas !

C’est ce qu’elle demanda brièvement sans se retourner et avant de partir.

Kuze — De quoi s’agit-il encore ? ...Bon. Peu importe. Plus important encore, je dois faire payer aux deux traitres de s’être enfuit tout à l’heure.


Il marmonna pour lui-même et retourna seul dans sa salle de classe.

Plus tard dans la journée, une rumeur circulait comme quoi certains élèves avaient aperçu la Princesse Alya sautiller dans le couloir en chantonnant. Mais ces rumeurs, Masachika ne les entendra jamais.